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Pour proposer une communication (date limite le 15 février 2022) : https://icarus-28.sciencesconf.org/submission/submit

 

L’association internationale ICARUS (International Centre for Archival Resarch) organise sa conférence de printemps 2022 sur le thème « Archives privées et archives publiques au xxie siècle / Private and public archives in the 21st c. ». Elle se tiendra au Centre des colloques du Campus Condorcet (Paris-Aubervilliers) du 23 au 25 mai 2021 et est organisée avec le soutien de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (CNRS), du Ministère de la Culture et des Archives nationales.

La dichotomie entre archives privées et archives publiques est l’une des distinctions les plus fondamentales qui puissent être faites par les sciences archivistiques. Pour autant, les zones de recouvrement sont nombreuses. La diversité des archives privées est immense, allant des correspondances aux bulletins paroissiaux, des récits aux comptabilités, en passant par les photographies et les films de famille. Partout, les acquisitions et les dons d’archives privées permettent aux services d’archives de compléter leurs fonds et d’enregistrer ainsi l’histoire de divers acteurs.

En France et ailleurs, des opérations de collecte de grande envergure sont mises en œuvre, soit pour faire entrer dans le patrimoine public des archives privées comme avec la Grande collecte concernant la Première Guerre mondiale, soit pour susciter la production d’archives comme pour l’opération « Mémoire de confinement ». Le crowdsourcing, enrichissement collaboratif, montre un autre aspect des frontières poreuses entre archives publiques et privées : ainsi les état-civil public et registres paroissiaux considérés comme archives publiques ou privées selon les pays et les dates, mais aussi les fonds iconographiques ou de presse d’origine privée. La pratique participative incite, ce faisant, des particuliers à créer directement des données publiques, tant pour les métadonnées qu’ils peuvent apporter à un existant que, plus récemment, pour des documents complets (testaments de Poilus en archives publiques).

Les relations entre ces deux types d’ensembles archivistiques sont également fortement conditionnées par l’histoire propre des différents pays, et notamment de leurs éventuels moments de confiscations ou transferts d’archives (sécularisation…), le cas français en étant une bonne illustration avec les effets massifs des saisies de la Révolution et la profonde restructuration du paysage archivistique qui suivit.

ICARUS est, par ses origines et ses activités, pleinement engagé dans le traitement et la valorisation complémentaire des archives publiques et privées. Les portails Monasterium.net, Matricula-online, et Topothek donnent accès d’une façon unifiée, utile aux chercheurs et historiens, à des documents conservés dans des institutions d’archives publiques aussi bien que privées, en fonction de la nature des documents plutôt qu’en raison de leur lieu de conservation ou du statut de l’institution de conservation. Les « Topothèques » mettent à profit les évolutions technologiques pour réaliser des opérations de collecte et de valorisation numériques, sans imposer de transfert de propriété, notamment pour les archives des particuliers et des associations.

Les axes d’étude privilégiés pour la conférence seront les suivants :

  1. La pertinence des concepts et leurs conséquences pour les pratiques archivistiques et historiennes. La distinction établie entre « public » et « privé » est, dans les archives comme ailleurs, une création finalement récente. Elle peut sembler évidente, mais elle ne va en fait pas toujours de soi, comme lors de l’emploi de moyens de communication personnels dans des processus de décision institutionnels. Par ailleurs, les traitements et législations afférents peuvent varier d’importante manière selon les pays. Il est donc utile de revenir sur cette dichotomie et les différentes conséquences qu’elle peut avoir, notamment sur les points suivants : (a) nature de la documentation concernée, (b) définitions selon les différents pays ; pratiques d’archives publiques (divers services et échelons), pratiques d’archives privées (archives d’entreprises, archives d’institutions privées, archives personnelles…) (c) informations transmises (quelles différences entre les documents conservés ? La nature publique ou privée des archives contribue-t-elle à former ou à structurer ces informations ?), (d) conditions de conservation et chances de survie des documents, (e) questions de communicabilité (délais, réglementations, exceptions) ; (f) Collecter, inventorier et communiquer : aspects juridiques (conservation, définition et changement des statuts, fonds et collections historiques et ‘restitutions’ du privé vers le public, du public vers le privé, ou d’un État à un autre).
  2. Les intersections entre secteurs public et privé dans les questions d’archives ouvrent un large éventail de possibilités, mais aussi de questions à poser. Outre la séparation entre les deux secteurs et les modalités d’organisation de chacun d’entre eux, leurs interactions croissantes appellent à s’interroger. De ce point de vue, « public » et « privé » peuvent qualifier les archives, mais aussi différents acteurs aux positionnements et aux rôles variables – c’est ainsi que des services d’archives publics s’adressant à des personnes privées se tournent tout de même vers « le public ». L’on pourra tout particulièrement explorer : (a) Modalités et outils de valorisation ; (b) étude des publics et des outils de valorisation adaptés ; (c) possibilité de création d’outils transverses ; (d) collecte et valorisation numérique ; (e) implication des acteurs privés dans la constitution du patrimoine public et des acteurs publics dans la gestion du patrimoine privé.
  3. Outre les possibilités que les technologies numériques offrent déjà à la collecte et à la valorisation documentaire, des secteurs particulièrement en pointe se développent actuellement, qui peuvent grandement contribuer à ces dernières, mais ne sont pas sans soulever un certain nombre de problèmes tant techniques qu’intellectuels ou éthiques. L’on pourra ainsi évoquer les points suivants : (a) Intelligence artificielle appliquée au patrimoine culturel, notamment (b) impact des outils d’indexation (reconnaissance faciale, indexation iconographique) ou de transcription par ordinateur sur l’accès aux archives ;(c) problématiques technologiques et éthiques

Pour proposer une communication (date limite le 15 février 2022) :

Le comité scientifique est composé de Dr. Sébastien Barret (IRHT, Paris, France), Frédérique Bazzoni (Ministère de la Culture, Paris, France), Dr. Vlatka Lemić (University of Zagreb, Croatie), Jean-François Moufflet (Archives nationales, Paris, France), Dr. Dominique Stutzmann (IRHT, Paris, France), Dr. Edouard Vasseur (Ecole nationale des Chartes, Paris, France), Dr. Žarko Vujošević (Belgrade University, Faculty of Philosophy, Belgrade, Serbie).

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